En revenant du Cameroun, j’ai offert à mon fils un cadeau un peu particulier : tous les livres du programme de CE1 au Cameroun.
Hier matin, avant de partir jouer, son défi était simple : lire le premier chapitre du livre de littérature CE1 et me raconter ce qu’il avait retenu de l’histoire.
Quelques minutes plus tard, le gar débarque sur mon bureau (dans ma chambre) : Papa, tu es en réunion ? Je suis prêt à te raconter l’histoire de Benjamin.
J’étais en télétravail, alors je lui réponds : Attends un peu, je termine et je viens t’écouter.
À ma pause, je l’appelle. Il se lance. Et là surprise : il ne me résume pas un chapitre. Il me résume tout le livre. C’était un peu long et tout mélangé 😅. Au lieu de suivre la consigne, il avait tout dévoré d’un coup.
Intrigué, je lui ai demandé de relire le premier chapitre devant moi et de répondre aux questions. Le résultat m’a bluffé, même si la prononciation du nom du directeur, M. Ayolo, manquait un peu d’accent du terroir camerounais 😅.
Je l’ai félicité. Il est parti jouer, fier. Et moi encore plus fier que lui. En fait, j’ai réalisé que j’ai tendance à souvent sous-estimer ses capacités 😔.
Pire : j’ai cette mauvaise habitude de le comparer à moi, à son âge.
Je ne lui dis pas directement, mais dans ma tête je me fais des réflexions du genre : “Est-ce normal qu’il ne sache pas encore faire ça ? Moi, à son âge, j’y arrivais déjà.”
Sauf que c’est faux : je n’ai presque aucun souvenir précis de moi à son âge. Juste que j’étais premier de la classe en primaire et que tout s’est arrêté quand je suis parti à la recherche du fruit défendu. 😅
Plus sérieusement ce dont je me souviens vraiment, c’est que chez moi, on m’a toujours répété que j’étais bon, que j’étais à la hauteur. Et ça, je ne l’ai jamais oublié.
Aujourd’hui, on entend partout que les enfants sont fainéants, collés aux écrans, incapables de se concentrer, que le niveau est trop bas. Même ceux qui étaient moyen enfants répètent aussi ça 😂.
Ce flot d’idées négatives nous met une pression folle comme parents. On finit par douter de nos propres enfants. On se demande :
- Et si mon enfant était bête ?
- Et s’il n’avait pas le niveau ?
Si nous même on se mets à douter, qui pourra croire en eux ? Chaque époque a ses défis. Nos parents aussi pensaient qu’on était mous. Pourtant nous sommes là, à gérer nos vies, nos familles, nos responsabilités. Certains parmis nous s’essaient même à éduquer des enfants 😎.
Alors, la plus belle chose que nous puissions transmettre à nos enfants, ce n’est pas une école prestigieuse, ni plein de cadeaux, ni des notes parfaites.
C’est ce super-pouvoir invisible : la confiance en soi.
Parce qu’un enfant qui doute commence toujours sa course avec un handicap.