« J’ai construit ma maison au pays. »

C’est la phrase que j’entends le plus souvent dans la bouche des Africains installés en Occident. Elle sonne comme une promesse. Une façon de dire au pays : je ne t’ai pas oublié, je reviendrai. 

Sauf que… presque personne ne rentre vraiment. Même si on dit presque tous : 

  • Je ne me vois pas vieillir en maison de retraite ici. 
  • Je ne supporte plus le froid. 

Et pourtant, les années passent, et nous sommes toujours là. Moi-même, le premier. À force de bâtir notre vie ici, nous avons pris, sans nous en rendre compte, une série de décisions qui nous attachent au sol européen : travail, mariage, enfants, crédits, promesse de retraite, école, habitudes. 

Chaque décision semblait anodine. Ensemble, elles ont fini par tisser une toile difficile à quitter. En plus on n’avait pas de vrai plan à l’arrivée. Juste un rêve vague : Fuire « le continang » . C’est pour ça que je crois qu’avant de rêver du retour, il faut comprendre ce qui nous retient. 

Dans la communauté Campus Mbe, nous voulons aborder cette question autrement : réfléchir au retour comme un projet structuré, pas comme une nostalgie. Construire un modèle de vie en Occident qui laisse la porte du retour ouverte. 

Rejoins-nous. On va tester, ensemble, une expérience grandeur nature : comment rentrer sans tout perdre, et sans se perdre. Parce que rentrer, ce n’est pas un retour en arrière. C’est une continuité qu’il faut préparer.